Qui est Sophie Houpeurt - Mollaret

La découverte de la dentelle aux fuseaux :

C’est dès mon plus jeune âge que j’ai été attirée par le fil et tout ce qu’il était possible d’en faire.

Dès 6 ans je réalisais ma première couverture au crochet!

Lors d’une excursion à l’âge de 13 ans j’ai pu admirer des dentellière à Bruges et aussitôt de retour à la maison, je me suis penchée sur « l’encyclopédie des ouvrages de dames » de Thérèse de Dillemont, paru chez DMC.

J’y trouvais mon bonheur, et c’est à l’aide de crayons, que j’ai pu commencer à croiser mes fils.

Nous sommes alors en 1977, et j’habitais à Valenciennes. A cette époque, seule, l’Académie des beaux arts donnait encore des cours de dentelle dans la région.

C’est donc à 14 ans, dès la rentrée scolaire suivante, que j’ai débuté mon initiation.

Les fuseaux ne m’ont plus quittés depuis !

A Valenciennes, n’était enseignée que la dentelle de Valenciennes.

Je suis donc restée cantonnée à cette dernière pendant de longues années, mais elle est riche et procure une bonne maitrise du cheminement des fils.

Durant ces quelques années, une étudiante anglaise était venue se perfectionner en dentelle de Valenciennes. Ayant sympathisées, elle me proposa de venir à mon tour en Angleterre, ce que j’acceptais bien évidemment, et je découvrais alors tout un univers insoupçonné autour de la dentelle.

J’assistais à un grand marché dentellier, les exposants étaient à même le sol dans un grand champ… j’accédais également à une bibliothèque extraordinaire (seul bémol, tout en anglais…).

C’était pour moi la découverte de tout un monde que je ne connaissais pas.

De retour en France, je commençais à chercher où je pouvais me former.

Le coût des formations et les lieux géographiques ne me permettaient pas de suivre ces formations (j’étais alors étudiante), aussi, c’est en autodidacte que j’acquerrais la plus grande partie de mes connaissances.

Par la suite, je confirmais et complétais ces connaissances par quelques stages au Puy en Velay, à Brioude, et même par correspondance.

Mon activité professionnelle d’alors ne me permettait pas de consacrer beaucoup de temps à la dentelle, mais tous les soirs, je m’attelais à mon métier dès mon retour à la maison.

Même une fois mariée, avec deux enfants, je ne lâchais pas les fuseaux.

C’est à cette période que je rencontrais quelques personnes désireuses d’apprendre à faire de la dentelle.

C’est alors que l’idée d’une association nous est venue, et que de passionnée j’allais peu à peu basculer dans le professionnalisme.

Mon parcours professionnel :

C’est en 2006 que je crée une première association en banlieue Parisienne

A peine ouverte, elle rencontre un succès fulgurant (une vingtaine de personnes pour le tout premier cours), mais rapidement, je vais me rendre compte qu’enseigner « en masse », n’est pas forcément ce que je recherche. En effet, sur ce nombre impressionnant de candidates, seules, une ou deux vont sortir du lot, et vraiment denteler, or, je ne peux pas leur donner le temps que j’aurais voulu leur consacrer…

En parallèle, j’écris mon premier livre sur la dentelle de Valenciennes.

Ce constat fait, je profite d’un déménagement pour lâcher cette association, quitter mon travail à la BNP (devenu trop éloigné), et je crée une auto entreprise en 2010.

Dans la foulée, je crée un site internet, un support de cours, et rapidement les premiers élèves arrivent, tant par correspondance qu’en présentiel.

Je constate que le support de cours par correspondance fonctionne bien, et je le publie en autoédition. Il rencontre un succès qui va au-delà de mes espérances. Il est réédité régulièrement.

Concernant les cours en présentiel, ils fonctionnent bien. Je suis obligée d’ouvrir un deuxième atelier afin de ne pas avoir plus de 5 à 6 élèves par cours.

Certaines élèves de l’association « Au bonheur du fil », viennent suivre mon enseignement notamment en Valenciennes.

Amenée à réparer et restaurer des objets en dentelle pour des amis et relations, je décide d’étendre mon activité en vue de la sauvegarde des patrimoines familiaux trop souvent laissés à l’abandon.

C’est en 2014 que j’ouvre donc une nouvelle rubrique sur mon site internet : « Restauration de dentelles ».

Rapidement, mes premiers travaux de restauration arrivent. Travail passionnant sur lequel je reviendrai plus loin.

Malheureusement, 2015, me contraint à abandonner mon groupe d’élèves suite à un déménagement de Lagny sur marne à Provins.

Mais qu’est ce que 80 km ?

Certaines de mes élèves me suivent, et nous nous organisons pour que les ateliers puissent durer sur une journée entière.

Mes activités de restauration et de cours par correspondance ne pâtissent pas de ce changement.

C’est en 2017 que je crée une nouvelle association afin d’obtenir des locaux par la mairie mon domicile étant trop exigu.

2019 voit les débuts d’une nouvelle aventure avec le démarrage d’une revue que je crée et publie trimestriellement.

J’y aborde, histoire, technique, on y trouve de l’insolite et de l’actualité.

Cette même année me permet, grâce au Greta des métiers d’arts, d’intervenir à la Comédie Française pour animer des stages de restaurations de broderies et dentelles.

Une deuxième session est envisagée, mais reportée en raison du Covid.

Raison pour laquelle, sera également repoussé le forum de la dentelle que nous avions organisé et programmé avec l’association de dentelle.

Il n’aura vu le jour qu’en juin 2021 après deux reports.

Mais l’organisation de ce forum a permis aux élèves de travailler des projets de belle ampleur, tous se rapportant au site géographique exceptionnel dont nous bénéficions.

Déjà est programmé le forum suivant pour 2023 avec d’autres projets dentelliers, toujours liés à notre ville.

En 2021, j'interviens également en tant qu'enseignante à Louan en Seine et Marne, puis dès mars 2022 à Paris dans le cadre de Paris-Ateliers.